Si j'avais à accompagner... un cérébral
Ce "si" est une formule car, premièrement, je suis moi-même un cérébral – ou du moins je l'ai été complètement – et, deuxièmement, beaucoup de mes clients le sont, sans doute par un mécanisme d'affinités électives. Il me suffit donc, pour parler du sujet sans embarrasser qui que ce soit, de parler de moi. Être un cérébral, c'est privilégier les processus cognitifs pour faire face aux situations de la vie, mais surtout négliger des sources de perception, telles que le corporel ou l'émotionnel. Je signifie là que renoncer à être un pur cérébral ne rend pas irrationnel, puisqu'il est parfaitement rationnel de considérer que plus d'information vaut mieux que fermer des canaux de communication.
Mais on ne fait rien sans raison: un cérébral a toujours de bonnes raisons d'être tel qu'il est. C'est donc avec précaution qu'il faut visiter les portes closes et souvent oubliées. Il y a de l'oubli des chemins à prendre, oubli même de leur existence. Le cérébral souvent ne sait plus comment s'y prendre parce qu'il a rencontré du danger autrefois sur ces chemins et qu'il s'en est protégé. Ma propre histoire et cette perspective me donnent une vraie tendresse pour ceux-là qui paraissent parfois froids et distants...