Et si le tabou était l'intime?
Et si ce que révélait la difficulté à parler de sexe était surtout la difficulté à aller dans l'intimité? Je publiais voici quelqu'un temps un article intitulé "L'intimité en entreprise, c'est vulgaire?". J'ai su, indirectement, que le titre avait choqué certaines personnes. Parce qu'il y a des choses qu'on ne dit pas. Comme si dire la chose rendait la chose moins acceptable. Ou qu'elle n'était acceptable qu'à condition qu'on n'en parlât pas.
Il n'y a pas d'accompagnement sans intimité. Ce qui ne signifie pas tout dire. L'intimité est un territoire immense. Mais au moins dévoiler des parties de soi qu'on garde cachées la plupart du temps. D'ailleurs, parler de sexe n'est pas montrer son sexe. Je peux dire "pénis" sans qu'on voit mon membre. Mais tout cela a en commun de mettre à portée de la malveillance de l'autre des parties fragiles de notre être. Qu'il s'agisse de parler à un coach de ses difficultés dans le travail, de ses ressentis, de ses émotions; de sa peur, de sa colère, c'est presque toujours "comme" se montrer nu physiquement à un inconnu. Un acte difficile dont on comprend qu'il faille parfois du temps. Mais prendre le temps est aussi une difficulté pour nombre d'entre nous!