Si j'avais à accompagner... un bernard l'hermite
J'aurais pu dire un homard ou une quelconque espèce de crustacé. J'entends là quelqu'un qui se cache dans une coquille et ne montre rien de lui. Cette coquille pouvant être aussi bien des possessions dont il s'entoure qu'une carapace dans laquelle il se glisse.
C'est qu'il y a du tendre à l'intérieur et même un être qui, sans cette carapace, serait démuni et trop vulnérable pour survivre. Briser la carapace, ou tenter de le faire, c'est à coup sûr lui faire du mal ou provoquer une réaction violente en retour. C'est bien beau de dire à quelqu'un qu'il n'a pas besoin de ceci ou de cela, qu'il pourrait se passer de ses protections, de ses biens, de toutes ces choses auxquelles il s'accroche. En vérité, nous n'en savons rien. Ce n'est que doucement, tout doucement, que nous pouvons l'aider à faire l'expérience d'ôter ses vêtements qui entourent son corps ou son âme. Peut-être d'abord simplement en imagination. Car l'imagination est souvent la pionnière de nos transformations.