Le diable, mon amour...
Une autre citation, de Bernanos : "Le diable, voyez-vous, c'est l'ami qui ne reste jamais jusqu'au bout."
La formule est un peu mystérieuse, je peux y entendre plusieurs choses. Que le diable est cet ami qui se défile quand j'ai besoin de lui, cet ami qui me quitte lorsque le destin m'est contraire ou que ses intérêts l'inclinent à la trahison. Ou bien que celui ou celle qui n'est plus mon amie ou mon amour devient à mes yeux le diable. C'est ce qu'on voit en permanence dans les couples divorcés, dont certains vont bientôt se déchirer comme pour se faire payer le prix de l'échec, de la séparation. Et se disputer les âmes innocentes, que sont les enfants. Je l'aimais hier, il est devenu un pervers. Je l'aimais hier, elle est devenue une harpie. Si je l'ai tant aimée, c'est qu'elle m'a ensorcelé, c'est qu'elle a des pouvoirs magiques, c'est qu'elle est le diable qui a abusé de moi, m'a volé ma vie et détruit (pour un temps) ma volonté. Si je l'ai tant aimé, c'est que j'étais sous emprise. Car qui peut quoi que ce soit contre le diable ? Et si c'est autre n'est pas le diable, n'est qu'une femme ou un homme ordinaire, c'est que je ne suis pas une victime totale, c'est que j'ai ma part de responsabilité dans l'histoire.
Chose difficile parfois à consentir. Mais unique chemin de libération.