Entendre le chant du monde
Un participant à l'un de mes stages sur le conflit confie au groupe l'immense déception qu'il a ressentie, jeune, quand il a découvert qu'il ne pourrait pas, pour des raisons médicales, embrasser la carrière dont il rêvait. Cherchant du réconfort auprès de sa "mamie", celle-ci lui avait dit : "Derrière chaque pire, il y a un mieux". Cela ne l'a pas vraiment satisfait dans l'instant, il le confesse. Aujourd'hui, cependant, il nous déclare combien il se trouve mieux là où il en est que si ses rêves du moment s'étaient réalisés.
"Alors, oui, derrière chaque pire, il y a un mieux", conclut-il.
Certains voient là — ou croient voir — les signes du destin. D'autres disent que l'univers nous parle à sa façon. D'autres encore appellent cette voix: "Dieu".
J'aime bien dire qu'il s'agit de l'avatar du principe de réalité : "c'est", tout simplement. Ce qui se cabre en nous, à l'occasion des événements de la vie contre lesquels il n'y a rien à faire, c'est l'enfant capricieux.
Ainsi, entendre le chant du monde, ce n'est pas être doué d'une compréhension supérieure. C'est simplement laisser ce que dit le monde nous pénétrer et l'accueillir, même si nous n'approuvons pas. En ce sens, ce n'est pas très différent de savoir écouter les autres.