Faire face à la bêtise
Disons d'abord qu'on est toujours le "bête" de quelqu'un. Il n'empêche que nous avons tous eu le sentiment de faire face à quelqu'un de borné, buté, impossible, je ne dis pas à faire changer de d'avis, mais simplement à faire évoluer l'opinion ou le jugement.
Rendez grâce: c'est une merveilleuse occasion d'apprentissage car cela nous apprend (et m'apprend en premier chef) à cesser de faire ce que nos proches tolèrent, parfois dans la douleur, que nous fassions. A savoir: vouloir convaincre à tout prix – voir mon article la rage d'avoir raison – et donner des conseils. Je cède souvent à la tentation d'argumenter sans fin (en fait, j'aime ça) mais beaucoup moins aujourd'hui à donner des conseils.
Je crois aujourd'hui qu'un conseil non sollicité est comme une sorte de viol, un abus en voulant mettre quelque chose de nous à l'intérieur de l'autre. La personne prise par la bêtise est totalement fermée à ce genre de traitement. Elle nous apprend donc à nous retenir, à "faire autrement".
Ce que j'avais entendu dire à propos des conspirationnistes (qui est pour moi une forme de bêtise), à savoir qu'il est inutile de vouloir argumenter. L'auteur (dont j'ai oublié le nom) proposait plutôt la surenchère: "Ah oui, tu ne crois pas que les américains sont allés sur la lune? Mais... Tu crois encore que la lune existe!"
Au fond, c'est peut-être ce qui vaut à l'âne sa réputation, de même que rien n'est plus difficile de pousser ou tirer un animal qui a décidé de ne pas bouger, de même n'essayez pas de mettre en mouvement un homme à la pensée arrêtée.