La confiance du geste
C'est dans un livre de golf, "Jouer au golf sans viser la perfection", que j'ai vu le plus clairement expliqué cette histoire de confiance dans ce qu'on fait, plutôt que dans qui on est. L'auteur expliquait qu'un bon golfeur, au moment de frapper la balle, est certain qu'il va faire le coup parfait. Après quoi, lorsqu'il a éventuellement raté son coup, il se souvient que c'est impossible de réussir à chaque fois. Ce n'est pas une histoire de jugement adéquat ou non, de vérité ou non: c'est simplement une histoire d'obtenir les meilleurs résultats.
La confiance dans le geste, que j'appelle la confiance existentielle, est une confiance ponctuelle qu'il n'est pas nécessaire de maintenir très longtemps. Au contraire, la confiance en soi, telle qu'on l'entend dans certains manuels de développement personnel, est une confiance essentialiste qui nécessite une débauche d'énergie et qui nous met au risque de l'échec. Puisque je suis tout entier impliqué dans le geste, quand je rate, c'est mon être tout entier qui rate et qui se montre médiocre.
J'ai l'air de présenter ça comme une trouvaille ou une subtilité. En réalité, je crois que beaucoup de gens savent ça, peut-être intuitivement. Aucun menuisier, plombier ou travailleur manuel dont le métier réclame de l'adresse ne pense comme ça. C'est qu'ils ont pour leur métier l'intelligence de la main qui tient l'outil, l'intelligence du corps.