Trêve de Noël
L'expression fait référence à des trêves non officielles qui eurent lieu pendant la guerre de 14-18. Le film Joyeux Noël raconte celle qui eu lieu lors de la fête de Noël à Frelinghien, dans le Nord, en 1914 entre des allemands, des français et des écossais qui déposèrent un temps les armes pour célébrer Noël ensemble. Ceci ne fut pas du goût de leurs états-majors respectifs, comme on peut s'y attendre. C'est que ces états-majors devaient considérer que l'intelligence leur était réservée et que celle dont pouvait faire preuve leur troupe ne pouvait être que douteuse puisqu'il s'agissait, en l'occurrence, d'une intelligence avec l'ennemi. Je ne me permettrais pas de refaire l'histoire ni de donner des conseils par dessus les décennies passées. J'ai néanmoins du mal à m'enlever de l'idée que les états majors en question auraient gagné à s'inspirer de cette intelligence-là. Car elle menait à de l'imprévu en effet, au contraire de l'entêtement rigide et galonné. De l'intelligence de terrain qui ne niait d'ailleurs pas la réalité du conflit – nous n'en étions pas encore aux mutineries de 1917 – mais qui faisait du "autrement" que la boucherie quasi mécanique organisée par les dirigeants.
Ainsi, en situation de conflit, est-il toujours nécessaire et souvent vivifiant de faire autrement, ce pour quoi l'intelligence est la qualité rêvée...