Plus grand que nous
Il y a finalement deux façons de regarder le monde.
L'une consiste à penser que nous sommes, en tant qu'être humain, la mesure de toute chose et que, par conséquent, notre propre accomplissement est le but ultime de la vie.
L'autre, que des choses nous dépassent et que notre but serait plutôt de nous subordonner à elles, soit pour leur rendre gloire, soit pour favoriser leur accomplissement.
Notre époque semble privilégier la première approche. Il faut dire qu'elle nous épargne bien des inconvénients de la seconde, ainsi que nous l'avons expérimenté dans l'Histoire : abus, emprise, inégalités... Au nom de ces "causes", bien des êtres se sont retrouvés assujettis.
D'un autre côté, dire qu'on est la mesure de toute chose implique que nous sommes notre propre limite, sauf à avoir le rêve fou, tel le baron de Münchhausen, de se soulever de terre en se tirant soi-même par les cheveux.
Sans doute notre chemin se trace-t-il dans le dialogue entre les deux voies, hors de l'individualisme forcené, hors de la fusion dans le groupe... Mais les histoires du roi Arthur nous donnent un aperçu des rêves de grandeur de chevaliers dévoués à une cause plus grande qu'eux...