« Tais-toi, c'est moi le chef ! »
Ce billet s'inscrit dans la suite du billet du mois dernier (disponible ici), où je concluais en vous recommandant d'éviter une telle injonction, si vous êtes en situation de management.
C'est en effet un aveu d'impuissance.
Lorsque
je suis arrivé sur le bateau sur lequel j'étais affecté pendant mon
service militaire, la première réunion à laquelle j'ai assisté était un
recadrage des officiers par le commandant.
Il disait en substance : « N'oubliez pas que c'est moi le commandant. »
La
simple possibilité qu'ils aient en effet pu oublier que c'était lui le
commandant, c'est-à-dire le dépositaire de l'autorité, m'avait laissé
entrevoir — à moi qui venais d'arriver avec un regard neuf et candide —
qu'il devait en effet manquer sérieusement d'autorité. Pour le jeune
aspirant très inexpérimenté, que j'étais, ça n'a pas été un moment où
j'ai éprouvé du respect pour cet homme.
Ce
qui me fait dire que l'autorité, tout comme le pouvoir, d'ailleurs, ne
se réclame pas, car la réclamer la fait s'évanouir aussitôt.
Ceci
peut également vous servir lorsque vous subissez l'injonction d'une
personne qui a autorité sur vous : en réalité, elle ne sait pas faire
autrement.
Cette prise de conscience peut vous aider à ne pas
vous sentir mis en situation d'infériorité, sentiment qui peut nuire à
votre capacité à répondre et à faire face à la situation.
En
l'occurrence, ainsi que je l'avais élaboré avec un participant à l'un
de mes stages, une possibilité est tout simplement de questionner
l'intention : « Ah bon ? C'est cela que vous attendez de moi ? Faire ce
que vous me dites de faire, sans jamais rien questionner ? »
Le
pire qui puisse alors vous arriver est que vous aidiez ainsi l'autre à
formuler plus clairement ce qu'il attend ou ce qu'il n'attend pas de
vous.