Olivia
est agacée par un certain comportement de son compagnon. Elle se
retient dans sa vie, mais elle meurt d'envie de lui dire : « Quand tu
fais ceci, ça m'agace. »
Quand
nous le jouons en psychodrame, Olivia reconnaît elle-même que cette
façon de le dire est désagréable à entendre. Prenant la place de son
compagnon pour s’entendre faire ce reproche, elle sent ses propres
résistances s’activer et l’envie irrépressible de se justifier, voire de
rétorquer.
Nous
approfondissons ensemble : au fond, en quoi ledit comportement la
gêne-t-il ? Elle finit par concéder que son compagnon a ce genre de
comportement lorsqu’il ne va pas bien. Ainsi, son agacement est d’abord
une inquiétude : la colère sous toutes ses formes sert souvent de
faux-nez à d’autres émotions plus douloureuses. Reconnaissant cela, elle
finit par formuler les conséquences autrement : « Lorsque tu as ce
comportement, je sais qu’il est souvent le signe que tu ne vas pas bien
et ça m’inquiète parce que je t’aime. »
C'est
un peu par pudeur qu'Olivia ne dévoile pas le fond de sa pensée. Le
résultat est que cela la met dans une posture, un peu rigide et
convenue, de donneuse de leçon. J'aime bien l'idée que les donneurs de
leçons ne sont désagréables que parce qu'ils ne savent pas, par pudeur
ou ignorance, dévoiler le fond de leur pensée.