Encore
un minuscule conflit : j'aime parler de ceux-là plutôt que des grandes
querelles, car ils sont davantage source d'apprentissage. C'est au
travers de ces petits événements de la vie que nous pouvons développer
notre conscience de ce que nous faisons, disons, de comment nous nous
comportons, plutôt que lors de circonstances plus intenses quand
l'émotion obscurcit notre regard.
Je
résume les épisodes qui précèdent l'histoire qui m'est arrivée :
douleur au genou, médecin, examens, détection d'une phlébite, médecin à
nouveau. Celui m'annonce que je dois prendre des anticoagulants et qu'il
faudra attendre avant de prendre des anti-inflammatoires. Repassez
jeudi me dit-il.
Dans
la journée, il m'adresse néanmoins une ordonnance avec des
anti-inflammatoires. Je contacte le secrétariat afin d'avoir
confirmation, pour savoir si je dois les prendre maintenant ou attendre
jeudi.
« Attendez jeudi », me dit ma correspondante.
Je
lui réponds qu'elle n'en sait rien, que c'est au médecin de répondre et
non à elle, sur un ton peu amène. « Vous pourriez me le dire de façon
moins désagréable », me répond-elle, visiblement agacée...
Rien de plus, rien de moins que cette minuscule histoire.
En
vérité, j'ai en effet été désagréable, je m'en rends bien compte, car
j'ai été irrité par ce qui m'est apparu, au mieux, comme une tentative
sous doute inconsciente de m'expédier, au pire, comme un abus de
pouvoir.
Certains
trouveront qu'elle l'a bien mérité, d'autres que j'ai abusé. Ce qui
m'importe est de savoir si le jeu en valait la chandelle, si j'aurais pu
être au moins aussi efficace sans la blesser. La réponse est oui,
assurément. « Pourquoi s'embêter et se questionner pour si peu », me
direz-vous peut-être ? Pour s'entraîner dans les grandes occasions !