J'avais d'abord intitulé cette rubrique : « être un cheval ».
Puis je me suis souvenu que des cavaliers pouvaient les pousser à l'épuisement.
Dans mon imaginaire, les ânes ont un pouvoir de conviction plus important : quand ils ne veulent pas avancer, ils s'arrêtent.
J'use de cette métaphore auprès des cadres qui frôlent le burnout.
Des personnes presque toujours engagées, soucieuses de bien faire, parfois jusqu'au perfectionnisme.
Quand
la charge dépasse le niveau supportable, elles persévèrent. Même si
elles s'en ouvrent à leurs supérieurs, ceux-ci, accoutumés à ce qu'elles
surmontent les obstacles, leur donnent un coup sur l'épaule en disant :
« J'ai confiance en toi, tu vas y arriver. »
Il
y a quelque chose là qui ne peut pas se faire entendre et, dans une
certaine mesure, qui ne veut pas se faire entendre. Les uns font certes
la sourde oreille, mais la parole n'est pas claire ou pas suffisamment
claire.
Si l'on ne parle pas de tout son être, alors il est possible qu'on ne nous entende pas.
Le
résultat, parfois, est catastrophique et, comme des bêtes de somme, ces
gens se conduisent eux-mêmes, avec la complicité souvent involontaire
de l'entourage, à l'épuisement.
C'est
pourquoi nous pouvons nous inspirer des ânes ou autres animaux : parler
aussi avec notre corps. Par exemple, traîner des pieds ou s'arrêter.
Alors, peut-être, on vous écoutera.